Résumé :
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Emile Eddé, un nom, un homme, une figure politique que l'on retrouve pendant prés de quarante ans h toutes les étapes de la création de la République libanaise et pourtant tellement méconnu. Pourquoi Emile Eddé a-t-il été éradiqué de l'histoire de son pays alors qu'il en a été l'un des acteurs principaux et père fondateur de la République ? Certes, Emile Eddé avait sa conception du Liban et de ses institutions. Celle-ci ne pouvant aboutir, il décide alors de défendre l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale, telles que fixées par les autorités mandataires. Le principal reproche qui lui sera fait est ce lien fort avec la France. Il a toujours voulu que cette Grande Puissance représente les garanties de viabilité et d'indépendance pour le Liban. Président en 1936, Emile Eddé pensera y parvenir avec le " Traité d'Amitié et d'Alliance franco-libanais " ; ce Traité ne sera jamais ratifié par la France. En politique intérieure, sa rivalité avec Béchara al-Khoury est devenue légendaire, tout comme son amitié avec Riyad al-Sulh, avant que ce dernier devienne président du Conseil. Emile Eddé a profondément réformé les institutions libanaises et défendu la Constitution par rapport aux exigences des Hauts Commissaires pendant ses présidences du Conseil, en 1929, et de la République, en 1936. Alors pourquoi en novembre 1943, en pleine crise d'indépendance, Emile Eddé, accepte-t-il d'être nommé à la tête de l'Etat, par les autorités mandataires ? Nous en verrons les raisons. Cette crise durera dix jours et sonnera le glas de sa carrière sur l'avant-scène politique libanaise. Démis de ses prérogatives parlementaires, Emile Eddé échappera de justesse à une Cour de Justice spéciale pour le juger et le condamner pour haute trahison, lors de ce coup d'état blanc des autorités françaises. Il crée, par la suite, le " Bloc National ", nouveau parti politique par le biais duquel il ttotem d'organiser une véritable opposition au régime imposé par le président de le République, Béchara al-Khoury, son grand ennemi de toujours. Après les élections falsifiées de 1947, l'opposition se renforce encore. Sur le point d'arriver à un accord avec les autres partis d'opposition, il meurt soudainement d'une crise de tachycardie, le 27 septembre 1949. Des funérailles nationales lui ayant été refusées par Béchara al-Khoury, la population libanaise fit de son enterrement un plébiscite national contre la politique du Président et du gouvernement en place.
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