Titre : | opérations dans un environnement contre-insurrectionnel : une approche envisageable pour un détachement land belge |
Auteurs : | Cedric Billiet |
Type de document : | Thesis |
Editeur : | Brussels [Belgique] : Royal Military Academy, 2013 |
Article en page(s) : | 1 vol. |
Langues: | Français |
Tags : | Working paper ; CSEM/HStO 127 |
Résumé : |
Il est clair que depuis les attaques sur les tours WTC1 et les attentats partout dans le monde, la société est entrée dans un conflit idéologique marqué par une violence croissante. Ce terrorisme2 n’est que le symptôme du vrai problème. Des états fragiles3, à la dérive ou déjà tombés, ont tendance à se laisser séduire par les extrémistes4, cherchant à élargir leur idéologie de violence.
Au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (l’OTAN) cette problématique est considérée comme l’un des défis les plus importants. Dans son concept stratégique, le terrorisme est vu comme une menace directe pour la sécurité des citoyens des pays de l’OTAN et, plus largement, pour la stabilité et la prospérité internationales.5 Une instabilité ou un conflit au-delà des frontières de l’OTAN peut avoir un impact direct sur la sécurité au sein de l’Alliance : comme des groupes extrémistes qui continuent à se propager, ou à se développer, dans des régions d’importance stratégique pour l’Alliance, notamment en nourrissant l’extrémisme, le terrorisme ou des activités transnationales illicites, tels les trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains. Assurer la sécurité du territoire et de la population est à la base du concept stratégique de l’OTAN6. Cela se traduit par la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. Pour la défense collective, on parle des mesures de dissuasion et de défense contre toute menace d’agression et contre tout défi sécuritaire émergent qui compromettrait la sécurité fondamentale d’un ou de plusieurs Alliés ou encore de l’Alliance tout entière. Aussi la gestion de crise a pour but de garantir la sécurité au sein de l’Alliance. Un ensemble de capacités politiques et militaires peut être mis en oeuvre pour agir sur les crises dans leur globalité. Combattre le terrorisme et l’extrémisme doit être possible : comme la gestion des crises naissantes susceptibles de porter atteinte à la sécurité avant qu’elles ne dégénèrent en conflits, faire cesser des conflits en cours qui compromettent la sécurité et aider à conforter la stabilité dans des situations post conflit lorsque cela contribue à la sécurité euro-atlantique. En ce qui concerne la sécurité coopérative : contribuer au renforcement de la sécurité internationale en engageant un partenariat avec les pays et les organisations internationales appropriés est une ferme volonté. Dans la doctrine fondamentale de l’OTAN7, cette tâche de sécurité indispensable est décrite comme « to provide the foundation for a stable Euro-Atlantic security environment ». La prévention de conflit et la gestion de crise ont surtout pour but de garantir sécurité et stabilité dans la zone euro-atlantique. Les opérations prédominantes dans ce cadre sont les opérations de sécurité : « Security Operations ». Elles sont considérées comme des opérations de stabilité avec plusieurs acteurs : « multi-agency stabilization operations »8, c'est-à-dire qu’elles doivent ramener sécurité, stabilité auprès des différents protagonistes. Dans cette lignée, les militaires sont censés assurer la sécurité de la population et de tous les acteurs contribuant à la reconstruction du pays. Le défi d’une opération de type sécurité est d’autant plus important que l’état fragilisé à la dérive ou déjà en échec a un problème d’ordre insurrectionnel9. Des insurgés essaient de renverser un régime pour imposer leur politique extrémiste. Pour cela, ils peuvent compter sur la sympathie d’au moins une partie de la population. « COIN » ou la contre insurrection consiste à combattre les insurgés, assurer la sécurité et participer à la reconstruction de l’état affaibli, à la dérive ou échoué, dans tous les domaines de sa gouvernance. Aussi pour les « Combat Operations » et pour les « Peace Support Operations (PSO) », qui sont identifiées comme les deux autres thèmes de campagne au niveau opérationnel ou encore dans une autre doctrine10, on parle de promotion de la sécurité et de la stabilité. Comme expliqué dans cette doctrine, plusieurs opérations militaires peuvent être nécessaires dans une même campagne. Une crise humanitaire peut émerger à un endroit, non loin de là une insurrection et encore ailleurs des combats conventionnels entre chars. C’est pourquoi, il sera nécessaire de trouver un équilibre entre les opérations de combat afin de supprimer les menaces et les opérations de sécurité pour appuyer le processus de stabilité et de reconstruction et un PSO qui assurera une paix à long terme. En fait, toutes ces opérations ont comme visée commune : la constitution d’un état sympathisant, stable et en sécurité. Dans la plupart des cas, la stratégie pour arriver à cet objectif montre aussi beaucoup d’analogies. Il faut une approche globale, ou une « Comprehensive Approach (CA) ». Des actions coordonnées par des acteurs civils et militaires doivent permettre de mettre un terme à un conflit et de parvenir à un résultat final de stabilité et de sécurité. Pour la Défense belge, il est envisageable de déployer un détachement pour une opération de paix (PSO) ou de sécurité. Ces opérations relèvent surtout de l’armée de terre bien que d’autres composants puissent y participer. Dans ce cas, la composante terrestre se limitera au déploiement d’un bataillon pour une période indéterminée dans une PSO, ou d’une brigade pour une période de maximum six mois comme force d’intervention rapide au profit de l’Union Européenne (UE) ou de l’OTAN11. Alors l’accent sera mis sur l’emploi d’un détachement de type bataillon renforcé : un « battle group (BG) ». Le type d’opération déployée, PSO ou opération de sécurité à moins d’importance. Ce sont surtout les tâches à exécuter qui revêtent un caractère important : apporter sécurité, stabilité et des efforts de reconstruction. Un défi supplémentaire s’ajoute quand ce déploiement se fait dans un environnement de contre-insurrection. On va voir qu’un BG classique ne peut que contribuer d’une façon limitée aux opérations de sécurité dans un environnement COIN. Des adaptations seront nécessaires pour majorer son efficience. Dans ce cadre, il faudra trouver réponse à la question suivante : quelles adaptations doivent être mises en place au niveau d’un détachement belge afin de contribuer au mieux à une opération de sécurité dans un environnement COIN ? Dans une première partie, les notions d’insurrection et de COIN seront abordées en termes généraux dans le cadre d’un déploiement. Ensuite une approche globale ou « Comprehensive Approach (CA) » sera traitée : une méthode pour considérer plusieurs types de problèmes entre autre l’insurrection. De là, on pourra déduire de quoi un détachement doit disposer et comment il doit opérer afin de contribuer à une opération de sécurité. L’équipe provinciale de reconstruction servira d’exemple. Dans la troisième partie, quelques modalités d’exécution seront analysées. Un détachement land belge dispose déjà de quelques outils pour s’intégrer aux opérations qui se déroulent dans un environnement contre insurrectionnel. La dernière partie sera une étude au niveau structurel : De quoi doit disposer un détachement belge contemporain pour contribuer à une approche globale ? Est-ce envisageable ? Quelles actions le détachement peut-il exécuter avec cette structure ? Un détachement belge pourrait contribuer efficacement à une opération de sécurité dans un environnement COIN, si quelques adaptations souhaitables étaient envisagées en considérant la réalité actuelle. Ces adaptations seront proposées dans la conclusion en forme de recommandations. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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117483R | RMA Mast CSEM/HStO 127 DIV/3 | Thesis | Royal Military Academy | BIBL ERM Cave | Exclu du prêt |