Titre : | dessous des cartes : Itinéraires géopolitiques |
Auteurs : | Jean-christophe Victor |
Type de document : | Books |
Editeur : | Paris : Tallandier, 2012 |
Article en page(s) : | 223 p. |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-84734-968-9 |
Langues: | Français |
Index. décimale : | 320.12 |
Catégories : | |
Tags : | Geopolitics ; Geopolitics--21th century |
Résumé : |
Jean-Christophe Victor nous offre un très bel atlas, assez complet, remarquablement mis en page dans un format à l’italienne avec plus de 150 cartes et graphiques au long du texte. On ne peut que saluer le travail du Laboratoire d’études politiques et cartographiques, qui a conçu cet ouvrage, après avoir offert le remarquable 2033. Les futurs du monde de Virginie Raisson (2010). Ces itinéraires géopolitiques s’ouvrent sur le basculement du monde : la fin du monde dominé par l’Occident laisse place à un monde qui vient, moins polarisé, aux temporalités multiples et sans avoir encore une souveraineté internationale sur les questions environnementales. Comme le précise l’introduction ces itinéraires géopolitiques n’ont pas cherché à être exhaustifs, mais ils offrent un beau tour du monde des questions géopolitiques mondiales. La première partie porte sur le basculement du monde, c’est-à-dire sur le crépuscule de l’Occident (même si la puissance des États-Unis est extrêmement loin d’avoir disparu), sur ces mondes émergés que sont la Chine, l’Inde et le Brésil, et enfin sur les mondes émergents qu’ils soient africains, méditerranéens, et surtout asiatiques. Cette première partie rappelle combien l’économie reste au coeur des rapports de force, avec là encore le basculement de la richesse, mais aussi la contestation de l’ordre économique libéral, ou encore les guerres des monnaies, sans oublier les paradis fiscaux. Le défi écologique mondial (énergies, nucléaire, surpêche,etc.) face auquel la diplomatie environnementale reste bien timide vient clore cette partie. La deuxième partie de l’ouvrage porte sur les violences du monde, l’état de guerre et les Etats en guerre. L’ouvrage insiste à juste titre sur le le déclin des guerres inter-étatiques et la multiplication des conflits sans nom, de la privatisation de la guerre, et de toute ces guérillas et autre proliférations. Une très belle partie est consacrée à la sécurité humaine, du fardeau de la pauvreté aux questions éducatives et aux droits des femmes, et enfin à l’émergence d’une justice pénale internationale. La dernière partie, intitulée le passage des frontières, revient sur les questions migratoires, pour insister sur le métissage du monde actuel, et sur les nouveaux espaces de la géopolitique, qu’il s’agisse de l’Internet ou de la guerre des cerveaux. Le passage sur les villes, comme territoires de contradiction, offre un très beau zoom sur les villes d’Incheon en Corée du Sud et de Malmö en Suède. Les dernières pages offrent un tableau intitulé « Et pourtant le monde irait mieux », qui donne quelques statistiques sur divers pays du monde entre 1990 et 2010, concernant la croissance de l’indice de développement humain ou de l’espérance de vie à la naissance, ou encore la baisse des dépenses militaires, et la hausse des dépenses de santé ou d’éducation. L’ouvrage se termine utilement sur un glossaire, dont on pourra regretter la brièveté, et enfin sur des indications bibliographiques décevantes, dans la mesure où on retrouve essentiellement des atlas, et des rapports équivalents à des bases de données, et bien peu d’ouvrages d’analyse sur l’état du monde actuel. On l’a dit, le livre est très, très beau graphiquement. On pourra toutefois regretter le manque d’innovation cartographique, même si l’ouvrage comporte quelques trouvailles comme le graphique page 160 sur les populations déplacées dans le monde (très simple et très efficace pour mesurer les proportions de déplacés par rapport aux réfugiés hors de leur pays) ou l’impressionnant cartogramme des mobilités étudiantes intra et interrégionale page 212. Le choix de représenter systématiquement les reliefs en fond de cartes fait perdre en lisibilité les productions graphiques, même s’il rappellera utilement au lecteur que le théâtre d’opérations militaires peut être parfois redoutablement montagneux. Au final, cet ouvrage sera bien plus qu’un bel et instructif cadeau de Noël. Il donnera aux étudiants une vision attrayante et informée du monde. Mais il frustrera le chercheur ou l’enseignant en quête d’analyses nouvelles, ou plus nuancées sur tel ou tel point, et à l’affût de représentations cartographiques innovantes. Cet atlas constituera en revanche un excellent complément à l’Atlas du monde diplomatique, ou encore aux Atlas de la mondialisation (Presses de Sciences Po). Bon voyage au long de ces itinéraires géopolitiques ! Olivier Milhaud |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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300793 | 320.12 VIC D | Book | Royal Military Academy | Bibliothèque ERM | Disponible |