Titre : | critères de validation dans le processus 'lessons learned' au sein de la Défense |
Auteurs : | Charles Safari |
Type de document : | Thesis |
Editeur : | Brussels [Belgique] : Royal Military Academy, 2012 |
Article en page(s) : | 1 vol. |
Langues: | Français |
Tags : | Working paper ; CSEM/HStO 126 |
Résumé : |
« Un peuple qui oublie son passé, se condamne à le revivre. » Mr Winston Churchill Lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, également dix para commandos belges opérant en ce moment sous le voile des Nations Unies dans le cadre d’une mission de maintien de la paix y laissèrent leur vie. Les responsables politiques et militaires belges s’attachèrent dès lors à améliorer les mécanismes pour inclure des leçons tirées des opérations du passé dans la doctrine du moment afin d’initier un processus d’amélioration continue. Les missions de la défense belge consistent à défendre les valeurs démocratiques et universelles, à adoucir la souffrance des populations et à contribuer à la stabilité internationale en s’inscrivant dans les processus de décision nationaux et internationaux1. Ceci peut mener les forces armées belges à intervenir en dehors de ses frontières nationales notamment lors d’opérations militaires de prévention de crises, de maintien et de rétablissement de la paix en réponse aux crises régionales. Depuis quelques années déjà ces opérations sont au coeur de la mission de la défense belge mais malheureusement, l’environnement actuel dans lequel se déroulent ces opérations est incertain et de plus en plus complexe. Par ailleurs, on constate que le fossé entre le plan préétabli et sa mise en oeuvre s’est d’avantage creusé ; d’où la nécessité d’une doctrine de mise en condition et de mise en oeuvre des troupes. La mise en condition de (sous-)capacités belges relève de la stricte responsabilité nationale. Il est alors impératif que, lors d’un éventuel engagement militaire dans un cadre multinational, non seulement l’aspect d’interopérabilité, mais aussi l’aspect des leçons tirées des opérations du passé, soient tenus en compte pendant la mise en condition. Cela, à travers les concepts d’emploi et doctrines d’emploi des capacités et sous-capacités. Compte tenu des recommandations de la commission parlementaire sur le Rwanda, la défense a pris note de la nécessité d’une évaluation approfondie après chaque opération dans la perspective de traduire les constatations de ces évaluations en directives opérationnelles, et de les transmettre à toutes les instances militaires concernées ainsi qu’au gouvernement2. Au sein de la défense, un organe spécifique, chargé d’analyser et d’exploiter les données résultant de l’évaluation de ces opérations, a été créé pour fonctionner sous la supervision d’ACOS Ops&Trg. Cet organe doit doter la défense d’une capacité lui permettant d’évaluer en permanence les prestations opérationnelles en vue de suggérer des solutions aux irrégularités éventuelles ou d’améliorer et/ou élargir (répandre) la mise en oeuvre de pratiques exemplaires (best practices) au sein des forces armées belges. Clairement comme sous sa politique étrangère, la défense belge préfère opérer sous le parapluie de l’OTAN et l’ONU, la mission de la cellule « Evaluation et Lessons Learned » cadre bel et bien avec celle du Joint Analysis And Lessons Learned Centre (JALLC) libellée en ces termes : « to learn efficiently from experience and to provide validated justifications for amending the existing way of doing things, in order to improve performance, both during the course of an operation and for subsequent operations. »3 Ainsi disposant des données et informations, la cellule Evaluation et Lessons Learned va les traiter pour en tirer des leçons qui seront disséminées aux partenaires en vue d’amélioration et/ou correction/ajustement dans la conduite des opérations. L’exécution de cette mission est un processus qui doit respecter différentes étapes logiques. L’exploitation de ce processus est en vigueur depuis son approbation par le CHOD après le briefing qui lui a été présenté en date du 10 Décembre 20104. Le dit briefing portait sur la procédure spécifique pour tirer des leçons des expériences en relation avec des opérations menées soit à l’intérieur du pays soit dans des missions internationales auxquelles la défense belge participe. Le même processus était également établi pour traiter les problèmes liés au manque de transparence et du partage d’information et, pour pallier à l’absence d’un processus intégré des lessons learned. Cependant, des erreurs continuent à se produire dans la conduite des opérations alors que les bases données au sein de la défense belge regorgent d’informations qui pourraient remédier à la situation. Ce constat concorde bien avec les propos de Roger Vendome exprimant que: « a great (…) challenge is to understand why the institution strayed, transform this lesson into knowledge and transfer this knowledge to stakeholders in order to prevent the institution from straying again. »5 L’objectif principal du processus LL est de relever ce défi en assurant que l’analyse des problèmes est correctement effectuée en y impliquant tous les partenaires concernés pour la recherche des solutions. Le processus LL se réalise à travers trois différentes étapes, de l’observation à la leçon apprise proprement dite, en passant par l’identification de la leçon. Le problème qui se pose alors est de voir dans quelle mesure chacune de ces étapes est franchie de manière En d’autres termes, comment valider chaque étape l’une après l’autre pour s’assurer que les mêmes erreurs ne se répètent pas lors de la conduite des opérations subséquentes. C’est dans ce contexte que notre recherche vise à répondre aux questions suivantes: a. Dans quelle mesure le processus LL au sein de la défense belge correspond-il au modèle SECI de NONAKA ? b. Comment pourrait-on améliorer ce processus pour mieux l’adapter au modèle en question ? c. Quels critères de validation peut-on utiliser pour mieux gérer le processus et pour traiter l’abondance d’informations et d’observations? Voilà, enfin, en quoi consiste essentiellement l’apport de notre travail qui s’articulera autour de quatre chapitres. Le premier chapitre s’attardera à décrire les théories générales en rapport avec la création et la gestion des connaissances et, les définitions des concepts clé intéressant notre étude seront prises en considération. Dans ce même chapitre, nous tâcherons de décrire le modèle développé par NONAKA communément connu sous le nom de Modèle SECI. L’analyse de ce modèle devra conduire le lecteur à pouvoir bien comprendre comment une connaissance est générée en spiral du tacite à l’explicite. De cette analyse, nous serons amenés à établir les liens d’application entre le modèle SECI et le processus LL au sein de la défense belge et tel sera l’objet du deuxième chapitre. Nous partirons de la démarche utilisée par la section Evaluation et Lessons Learned d’ACOS O&T en vue d’amélioration et/ou correction dans la préparation et conduite des opérations. Les liens d’application du modèle SECI dans le processus LL seront dégagés avec l’aide de l’outil ISAT6 et, de là nous pourrons déceler les points forts et les points faibles du Processus LL au sein de la défense belge. Le troisième chapitre de notre étude analysera également l’application du modèle SECI dans le processus de LR pour les forces canadiennes et le RETEX pour les forces armées françaises. A partir de l’analyse des processus LL au sein de la défense des ces trois pays nous pourrons établir une comparaison qui nous servira à faire des suggestions pour l’amélioration du processus LL au sein de la défense belge en vue de mieux répondre au modèle SECI. Le quatrième et dernier chapitre (le plus important) qui sera bouclé par une conclusion générale, dégagera une proposition sur les critères de validation du processus LL en vue de son optimisation. Ainsi, dépendant des critères préétablis, une mise en oeuvre du processus LL pour les opérations sera considérée comme réussie ou non réussie quel que soit le contexte (niveau stratégique et/ou tactique) d’application. Chaque fois, les idées contenues dans cette étude seront étayées par la littérature relative à la gestion des connaissances disponible soit à la bibliothèque soit sur internet mais aussi, des interviews avec les personnes dans le domaine du processus LL pourront être accordées. |
En ligne : | http://units.mil.intra/sites/UBDef-BUDef/These/115562R.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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115562R | RMA Mast CSEM/HStO 126 DIV/33 | Thesis | Royal Military Academy | BIBL ERM Cave | Exclu du prêt |