Titre : | Clausewitz et Jomini : Deux perspectives différentes et opposées sur la tactique de la guerre? Quelles sont les implications sur les opérations terrestres? |
Auteurs : | Zakaria Oucherif |
Type de document : | Thesis |
Editeur : | Brussels [Belgique] : Royal Military Academy, 2011 |
Article en page(s) : | 1 vol. (45p.) |
Langues: | Français |
Tags : | Working paper ; CSEM/HStO 125 |
Résumé : |
Le sujet qu’on se propose de développer à travers ce travail, porte sur deux références exceptionnelles en matière d’art de la guerre à savoir le prussien Carl Von Clausewitz (1780-1831) et le suisse Antoine Henri Jomini (1779-1869) et la manière dont ils ont pu influencer les opérations terrestres contemporaines. Les deux stratèges, chacun selon sa vision, ont réfléchi au phénomène de la guerre et développé ce qu’ils considèrent être le meilleur moyen pour battre son adversaire. Par ailleurs, la nature des menaces actuelles et la complexité de l’environnement opérationnel ont relancé le débat, dans la sphère militaire, sous le thème d’un retour aux principes de la guerre tels développés au 19° siècle. Pour le général Mattis1 à titre d’exemple, le retour à ses principes est nécessaire ; dans la mesure où les forces terrestres évoluent dans un milieu de plus en plus dynamique où l’adversaire ne cesse de s’adapter aux situations auxquelles il fait face2. Certes, l’étude des oeuvres des deux stratèges fait ressortir deux approches différentes de l’art de la guerre. Cependant, les deux prennent Napoléon comme source d’inspiration. En effet, Jomini et Clausewitz ont été largement marqués, d’une part, par « le charisme dont ce chef militaire était doté et grâce auquel il électrisait tous les soldats qu’il commandait, et d’autre part par les mutations opérées par lui dans l'art de la guerre qui ont fait de lui un stratège d’exception. En vingt années de guerre, il détruisit toutes les armées, renversa tous les Rois qu’il rencontra. Il remporta à lui tout seul, plus de victoires que César, Alexandre et Hannibal réunis »3. La pensée de Clausewitz sur l’art de la guerre a été regroupée dans son oeuvre « De la guerre ». Certes, à première vue l’oeuvre parait être rédiger dans un style difficile à lire et à comprendre ; et que son auteur doit beaucoup à l’idéalisme philosophique allemand4. Toutefois, bien qu’inachevée, car il décéda avant de pouvoir la finir, elle a le mérite d’inspirer de multiples travaux en matière de conduite de la guerre. Son analyse intègre des paramètres comme la chance, le hasard, la motivation des hommes, ou la volonté du gouvernement. II est le premier à considérer la guerre comme la continuité de la politique d’un Etat5. Très pragmatique, le général prussien n’impose pas de règles fixes et permanentes pour faire la guerre mais il essaie de nous faire comprendre la complexité et la particularité de ce phénomène afin d’en déduire, nous même, des méthodes d’analyse adaptées aux situations. Pour cela, il revient sur les faits historiques pour argumenter ses propos. Il part d’un concept central la guerre, et s’efforce d’en tirer toutes les implications : qu’est-ce que la guerre ? Quelles en sont les finalités ? Quels en sont les moyens ?6 Quant à Jomini, l’aboutissement de sa pensée en matière d’art de la guerre a été regroupé dans son « Précis de l’art de la guerre ». Son oeuvre est basée principalement sur son expérience militaire personnelle7 et sur les critiques des campagnes de Frédéric II8 et celles de Napoléon9. On lui reconnaît le fait qu’il est le premier à avoir donné une définition exacte de l’art de la guerre. « L’art de la guerre se compose de six parties bien distinctes: la politique de la guerre, la stratégie, la grande tactique des batailles et des combats, la logistique, l’art de l’ingénieur et la tactique du détail »10. A l’inverse de Clausewitz, la spécificité de sa pensée revient à sa volonté de l’exprimer en principes clairs et, surtout, permanents. Il partait, aussi, de faits historiques pour réunir le maximum d’exemples dont il tirait des principes immuables11 lui permettant de définir la manière de faire la guerre. Deux siècles après leurs disparitions, force est de constater que leurs écrits constituent toujours des références incontournables pour les recherches stratégiques modernes. Aux Etats-Unis à titre d’exemple, depuis la fin de la guerre du Vietnam, les idées exposées par le théoricien militaire prussien ne cessent d’influencer la rédaction militaire américaine, doctrinale, théorique et historique12. Son livre « De la guerre », a été adopté comme texte de référence13 au Naval War College, l'Air War College et l'Army War College14. Jomini quant à lui, grâce à son « Précis de l’Art de la guerre » figure aujourd’hui en bonne place dans toutes les anthologies15 traitant de stratégie ainsi que dans différentes académies militaires de par le monde, particulièrement américaines16. Ses ouvrages sont encore régulièrement traduits en plusieurs langues et continuent à marquer, par leur pertinence les recherches stratégiques contemporaines. A travers ce travail de recherche, mon objectif n’est pas de revenir sur les faits de point de vue historique, mais de comprendre comment on avait traité, il y a deux siècles, certaines questions relatives à la conduite de la guerre pour confronter les solutions trouvées à mes propres idées ; et delà à en déduire leurs impacts sur les forces terrestres contemporaines appelées à évoluer dans un environnement opérationnel en pleine mutation. Par ailleurs, dans leurs théories, Clausewitz et Jomini ont respectivement exposé de nombreux concepts répertoriés dans leurs ouvrages. Cependant, comme ils occupent plusieurs volumes, je me contenterais dans ma démarche à analyser quatre concepts ; que j’estime d’une grande importance pour les forces terrestres appelées à évoluer dans un environnement de plus en plus complexe, où le politique rime avec le militaire. Ces idées sont l’importance de la logistique, le commandement des forces (leadership), l’existence (ou non) de règles immuables pour mener la guerre en tout temps et en tout lieu et enfin la relation entre la guerre et la politique. Le choix de la composante terrestre des forces armées américaines comme modèle pour voir comment des principes développés il y a plus de deux siècles, par les deux stratèges continuent à marquer par leurs empreintes les armées d’aujourd’hui, n’est pas le fruit du hasard, mais s’explique par l’intérêt particulier que l’armée américaine en générale et ses forces terrestres en particulier ont toujours porté à leurs idées à travers l’histoire. La présente communication propose donc, de manière exploratoire dans un premier temps la perception des quatre concepts choisis chez Clausewitz à travers une analyse de ses principales idées, dans un deuxième temps l’étude des mêmes concepts chez Jomini pour ensuite faire une comparaison entre les deux écoles de pensée militaire, dans un troisième temps une présentation des particularités de l’environnement opérationnel actuel où les forces terrestres sont appelées à évoluer pour enfin en déduire les principes clausewitziens et jominiens qui peuvent influencer le cours des opérations terrestres aux Etats-Unis. |
En ligne : | http://units.mil.intra/sites/UBDef-BUDef/These/114691R.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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114691R | RMA Mast CSEM/HStO 125 DIV/32 | Thesis | Royal Military Academy | BIBL ERM Cave | Exclu du prêt |