Résumé :
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Dans les sociétés occidentales hyperformatées, l'idée même du conflit n'a plus de place.
Les conceptions de la vie commune tendent vers l'intolérance à toute opposition. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité et, de plus en plus, contestataires et dissidents semblent relever de l'" anormal ". Dans cet essai , les auteurs explorent les racines et les effets délétères de cette idéologie. En refoulant les conflits, nos contemporains se laissent envahir par l'idéal de la transparence : toute opacité dans leurs relations devrait être éradiquée, car elle impliquerait l'altérité et, donc, l'ennemi potentiel.Une illusion dangereuse, à laquelle peuvent aussi succomber certains contestataires qui critiquent le système avec ses propres catégories : au lieu de s'affirmer comme des " autres ", sujets d'une multiplicité subversive, ils s'en tiennent à revendiquer des droits, confortant l'idée que les " valeurs " de l'idéologie dominante sont nécessairement désirables par tous. Analysant les différentes dimensions du conflit - entre nations, dans la société ou au sein même de l'individu -, les auteurs mettent à jour les ressorts profonds de la dérive conservatrice des sociétés postmodernes.Ils démontent aussi bien les illusions de la " tolérance zéro " que celles de la " paix universelle " : nier les conflits nés de la multiplicité, ceux dont la reconnaissance fait société, c'est mettre en danger la vie.
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